dimanche 22 mars 2015

Un récit de voyage de Tiznit (sur le modèle d'Amazigh)

CHAPITRE 1 :

Je rougis de jalousie. J’en ai marre de voir des gens réussir avec un grand sourire alors que d’autres comme moi sont toujours tristes et sans avenir. Aujourd’hui J’ai envie de prouver le contraire de ce que je pense, Soudain j’ai l’envie de m’embarquer dans une aventure qui me fera changer d’avis et qui me redonnera confiance en moi.

Bonjour, je m’appelle Rachid j’ai 21 ans et j’habite au Maroc dans un village assez pauvre nommé TIZNIT. Nous sommes assez nombreux dans la famille et je suis le plus grand de mes frères et sœurs. J’ai arrêté l’école en première année du lycée et là je travaille en tant qu’éboueur. Quand je termine de travailler, je vais chercher mes frères et sœurs à l’école puis je remonte vers la maison qui se trouve loin de tout, dans une région montagneuse. Juste après, je vais jouer au foot avec Zidane et Mounir que je considère comme mes frères.   Ma mère me demande de ne plus rester avec eux car elle prétend que c’est une mauvaise fréquentation.

CHAPITRE 2 :

J’en ai marre  de cette vie sans intérêt. En ce moment je me rappelle ce que j’ai enduré au passé, Je me rappelle entre autres des remarques de mes parents.
Ma mère n’arrêtait pas de me comparer au fils de sa copine et mon père au fils de son patron. Il me rappelait aussi que je ne servais à rien et que je ne gagnais pas un sous alors que, eux, se sacrifiaient pour moi mais qu’ils attendait quelque chose en retour. J’entends un klaxon puis j’aperçois une voiture qui arrive au loin. je dévisage sans arrêt le conducteur puis je vois Rayan, le neveu des voisins et c’est à ce moment...

CHAPITRE 3 :

Plusieurs jours plus tard, Rachid  rencontra Zidane puis il lui donna rendez vous près de l’épicier dans le quartier Chouka Ait Baha à 15h pour une chose de "très important". Arrivé, là-bas, Zidane et Mounir l’attendaient.
__Tu sais Rachid, dit Mounir, Zidane et moi, on a marre de cette ville et de cette vie sans intérêt. On a envie de respirer un peu.
__ Je ne comprends pas très bien ou vous voulez en venir ?
__Zidane expliqua, on veut fuir le Maroc pour aller en Espagne.
__Mais Qu’est ce que vous attendez de moi ?
__On voulait te proposez de venir avec nous ?

  Rachid demanda aux garçons de le laisser y penser. Après des jours de réflexions, après avoir vu le pour et le contre, il décida de voyager avec eux. Les garçons fixèrent un autre rendez-vous. L’occasion pour Rachid de leur annoncer la nouvelle. Pendant leur rencontre ils discutèrent longtemps puis ils décidèrent de commencer leur périple dans deux semaines, le temps de préparer leur voyage et de récolter quelques sous.
Rachid avait réuni toutes les économies qu’il cachait depuis le jour ou il avait commencé son travail et il avait réussi à récolter 800 dh en tout et pour tout. Après une semaine, ils se retrouvent devant la maison de Mounir prêts à prendre la route pour Tétouan.
Une fois dans le car, Rachid, ressentait de plus en plus l’angoisse et la peur mais il se rassura en se disant qu’il ne retournerait pas les mains vides et que sa famille sera pour une fois fière de lui.
Arrivés à Tétouan, et après les nombreux vomissements de Rachid à cause des routes sinueuses de cette région montagneuse, ils partirent chez l’ami de Zidane mais malheureusement il ne pouvait pas les héberger. Ils cherchèrent longtemps où dormir mais une seule solution se présentait ; celle de dormir dans la rue. Ils trouvèrent un garage et y mirent des couvertures. Ce n’était pas luxueux mais ça faisait l’affaire. Une fois dans leurs lits de fortune, Rachid pensait au passé, à sa mère, à son père et à ses frères et sœurs. À 7h du matin, après une nuit longue et froide, les garçons revinrent chez Mustafa, l’ami de Zidane. Celui-ci leur donna le numéro de quelqu’un qui les ferait embarquer.
Ils se précipitèrent vers une cabine téléphonique, composèrent le numéro. Le rendez-vous pris, ils allèrent à la Médina où les attendait Bouaza. Il leur donna des informations sur le déroulement du voyage et sur l’endroit de départ. Une fois la nuit arrivée, tous les clandestins se retrouvèrent sur la plage. Ils étaient environ quarante. Tout à coup, on voyait deux petites embarcations au loin arriver. Tous les clandestins se précipitèrent vers elles. Rachid, Mounir et Zidane rejoignirent la première. Ils étaient contents d’être tous les trois ensemble mais avaient peur de cet inconnu qui les attendait.


CHAPITRE 4 :

Dès que je pose les pieds sur le bateaux mon angoisse et ma peur sont de plus en plus forte. Je me sens seul. Les risques que la police nous attrape. Si c’est le cas,  ce sera la fin de ma vie et de ma liberté. Je vois tous les clandestins qui sont avec moi et me sens encore plus seul. Ils ont pratiquement tous déjà fait ce voyage. Ils sont tous habitués.
J'ai réussi à retrouver le sommeil que j'ai perdu depuis deux jours. Une courte accalmie, 15 minutes après, je me relève toujours sous la pleine lune, nous naviguons sans protections.
Pendant la traversée, je pense encore une fois à tout ce que j’ai laissé derrière moi, tout à coup, je sens quelques chose d’inhabituel dans ces dix-huit heures de bruit assourdissant des moteurs et des vagues. Je jette un coup d’œil et même de loin, je comprends que l’autre embarcation vient d’être interceptée par la guardia civil. Heureusement nous n’avons pas emprunté le même itinéraire. Je prie pour qu’ils ne disent pas qu’il y a une deuxième embarcation. Le passage que nous avons pris est beaucoup moins risqué mais malheureusement beaucoup plus long.

On approche petit à petit du territoire espagnol et les lumières deviennent de plus en plus précises. Désormais je suis sourd, je ne fais que voir cette terre qui devient de plus en plus proche. Je suis de plus en plus effrayé. Je ne sens plus rien.

On est arrivés. Personne ne semble vraiment surpris sauf moi peut-être. La peur, le froid, la faim l’épuisement mais au fond je suis l’homme le plus heureux. Je me sens libre plus que tout. J’ai posé le pied sur le territoire de la gloire et me voila enfin vainqueur.

Zineb

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