CHAPITRE 1 :
Je rougis de jalousie. J’en ai marre de voir des gens réussir avec un grand
sourire alors que d’autres comme moi sont toujours tristes et sans avenir.
Aujourd’hui J’ai envie de prouver le contraire de ce que je pense, Soudain j’ai
l’envie de m’embarquer dans une aventure qui me fera changer d’avis et qui me
redonnera confiance en moi.
Bonjour, je m’appelle Rachid j’ai 21 ans et j’habite au Maroc dans un
village assez pauvre nommé TIZNIT. Nous sommes assez nombreux dans la famille
et je suis le plus grand de mes frères et sœurs. J’ai arrêté l’école en
première année du lycée et là je travaille en tant qu’éboueur. Quand je
termine de travailler, je vais chercher mes frères et sœurs à l’école puis
je remonte vers la maison qui se trouve loin de tout, dans une région
montagneuse. Juste après, je vais jouer au foot avec Zidane et Mounir que
je considère comme mes frères. Ma mère me demande de ne plus rester
avec eux car elle prétend que c’est une mauvaise fréquentation.
CHAPITRE 2 :
J’en ai marre de cette vie sans intérêt. En ce moment je me
rappelle ce que j’ai enduré au passé, Je me rappelle entre autres des remarques
de mes parents.
Ma mère n’arrêtait pas de me comparer au fils de sa copine et mon père au
fils de son patron. Il me rappelait aussi que je ne servais à rien et que
je ne gagnais pas un sous alors que, eux, se sacrifiaient pour moi
mais qu’ils attendait quelque chose en retour. J’entends un klaxon puis
j’aperçois une voiture qui arrive au loin. je dévisage sans arrêt le
conducteur puis je vois Rayan, le neveu des voisins et c’est à ce
moment...
CHAPITRE 3 :
Plusieurs jours plus tard, Rachid rencontra Zidane puis il
lui donna rendez vous près de l’épicier dans le quartier Chouka Ait Baha à 15h
pour une chose de "très important". Arrivé, là-bas, Zidane et
Mounir l’attendaient.
__Tu sais Rachid, dit Mounir, Zidane et moi, on a marre de cette ville
et de cette vie sans intérêt. On a envie de respirer un peu.
__ Je ne comprends pas très bien ou vous voulez en venir ?
__Zidane expliqua, on veut fuir le Maroc pour aller en Espagne.
__Mais Qu’est ce que vous attendez de moi ?
__On voulait te proposez de venir avec nous ?
Rachid demanda aux garçons de le laisser y penser. Après des
jours de réflexions, après avoir vu le pour et le contre, il décida de voyager
avec eux. Les garçons fixèrent un autre rendez-vous. L’occasion pour Rachid de
leur annoncer la nouvelle. Pendant leur rencontre ils discutèrent longtemps
puis ils décidèrent de commencer leur périple dans deux semaines, le temps de préparer
leur voyage et de récolter quelques sous.
Rachid avait réuni toutes les économies qu’il cachait depuis le jour ou il
avait commencé son travail et il avait réussi à récolter 800 dh en tout et pour
tout. Après une semaine, ils se retrouvent devant la maison de Mounir prêts à
prendre la route pour Tétouan.
Une fois dans le car, Rachid, ressentait de plus en plus l’angoisse et la
peur mais il se rassura en se disant qu’il ne retournerait pas les mains vides
et que sa famille sera pour une fois fière de lui.
Arrivés à Tétouan, et après les nombreux vomissements de Rachid à cause des
routes sinueuses de cette région montagneuse, ils partirent chez l’ami de
Zidane mais malheureusement il ne pouvait pas les héberger. Ils cherchèrent
longtemps où dormir mais une seule solution se présentait ; celle de
dormir dans la rue. Ils trouvèrent un garage et y mirent des couvertures. Ce
n’était pas luxueux mais ça faisait l’affaire. Une fois dans leurs lits de
fortune, Rachid pensait au passé, à sa mère, à son père et à ses frères et sœurs.
À 7h du matin, après une nuit longue et froide, les garçons revinrent chez
Mustafa, l’ami de Zidane. Celui-ci leur donna le numéro de quelqu’un qui les
ferait embarquer.
Ils se précipitèrent vers une cabine téléphonique, composèrent le numéro. Le
rendez-vous pris, ils allèrent à la Médina où les attendait Bouaza. Il leur
donna des informations sur le déroulement du voyage et sur l’endroit de départ.
Une fois la nuit arrivée, tous les clandestins se retrouvèrent sur la plage. Ils
étaient environ quarante. Tout à coup, on voyait deux petites embarcations au
loin arriver. Tous les clandestins se précipitèrent vers elles. Rachid, Mounir
et Zidane rejoignirent la première. Ils étaient contents d’être tous les trois ensemble
mais avaient peur de cet inconnu qui les attendait.
CHAPITRE 4 :
Dès que je pose les pieds sur le bateaux mon angoisse et ma peur sont de
plus en plus forte. Je me sens seul. Les risques que la police nous attrape. Si
c’est le cas, ce sera la fin de ma vie
et de ma liberté. Je vois tous les clandestins qui sont avec moi et me sens
encore plus seul. Ils ont pratiquement tous déjà fait ce voyage. Ils sont tous
habitués.
J'ai réussi à retrouver le sommeil que j'ai perdu depuis deux jours. Une
courte accalmie, 15 minutes après, je me relève toujours sous la pleine lune, nous
naviguons sans protections.
Pendant la traversée, je pense encore une fois à tout ce que j’ai laissé
derrière moi, tout à coup, je sens quelques chose d’inhabituel dans
ces dix-huit heures de bruit assourdissant des moteurs et des vagues. Je jette
un coup d’œil et même de loin, je comprends que l’autre embarcation vient d’être
interceptée par la guardia civil. Heureusement nous n’avons pas emprunté le
même itinéraire. Je prie pour qu’ils ne disent pas qu’il y a une deuxième
embarcation. Le passage que nous avons pris est beaucoup moins risqué mais malheureusement
beaucoup plus long.
On approche petit à petit du territoire espagnol et les lumières deviennent
de plus en plus précises. Désormais je suis sourd, je ne fais que voir cette
terre qui devient de plus en plus proche. Je suis de plus en plus effrayé. Je
ne sens plus rien.
On est arrivés. Personne ne semble vraiment surpris sauf moi peut-être. La
peur, le froid, la faim l’épuisement mais au fond je suis l’homme le plus
heureux. Je me sens libre plus que tout. J’ai posé le pied sur le territoire de
la gloire et me voila enfin vainqueur.
Zineb
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