dimanche 22 mars 2015

Un Amazigh à El Quods

Autobiographie








Bonjour, je me prénomme Mahran. Je vis en Palestine, plus précisément à El Quods. Dans ma famille nous sommes 3 : Ma mère Fairouz âgée de 46 ans, mon frère Zaid âgé de 24 ans et moi, le dernier de 19 ans. Ma mère n’est pas le genre de personne qui aime ses enfants de la même manière. Elle a une incommensurable admiration pour mon frère qui a suivi les pas de notre père Fadil en s’engageant dans l’armée. Tandis que moi, étant incapable de poursuivre mes études depuis la mort de mon père, je suis détesté. Mon frère a intégré l’armée 1 an avant la mort de notre père. Dans cette ville, il est difficile de survivre à cause de l’armée Israélienne qui nous chasse à longueur de temps. Heureusement, dans la région où je réside, nous sommes un peu plus en sécurité mais pas hors de danger. En général je m’abrite dans une montagne nommée le mont Amir et je chantonne tandis que mon frère, lui, se muscle à longueur de temps.  
La logique du temps
    Alors quand nous nous reposions dans le hangar, le passeur demanda à chacun quelle était la raison pour laquelle il avait immigré. Quand il arriva à moi, je lui ai racontai mon histoire : Ma mère était en admiration devant mon frère qui faisait la guerre. Il était très respecté par notre entourage.
Par exemple, un jour ma mère vint vers moi et me dit : « Mahran, qu’est ce que tu fais ? » je lui répondis alors : « Je chante tout simplement, rien d’exceptionnel » elle me répondit : «  Ah ! J’aurais dû m’en douter ! Tu sais qu’à ce moment très précis ton frère est en guerre ? Il est la gloire de notre famille,  non, même plus, de notre pays. Si seulement j’en avais deux comme lui ! Le bonheur assuré ! » Je lui dis alors : «OUI ! C’est toujours le même discours, dis moi ce que tu veux honnêtement ! ». Ma mère se mit en colère et me dit : « Je veux dire par là que tu ne fais rien toute la journée ! Ah non, je me trompe, tu chantes pendant que nous sommes en guerre. Ça ne te dérange pas, tu veux juste être un chanteur égoïste qui gagne beaucoup d’argent mais c’est impossible dans ce pays, et dire que ton père est mort en guerre comme un homme digne de ce nom ! Tu te moques de ça aussi ! Hein ? ».
Je me mis en colère et lui répondis en lui disant tout ce que j’avais dans le cœur : « Quoi ! Tu veux que je meure à cause d’une mine ou d’une balle dans le dos comme mon père ? Je ne veux plus survivre. Je veux VIVRE !!! Et mon rêve, qu’est-ce que tu en fais ? Mais je vois que tu t’en fiches. Tout ce qui t’intéresse, c’est la gloire ! Après tout,  tu te fiches de tes enfants ! » Elle me dit : « NON, je ne me fiche pas de mes enfants, mais la Palestine, notre pays a besoin de nous pour sauver nos terres ! Tu n’es d’aucune aide à notre cause en étant que chanteur. J’en ai marre de toi. il faudra te décider ! Nous ou ton rêve d’enfance ! » Je lui dis : « Très bien alors, je choisis d’aller jusqu’au bout de mes rêves ! » Et ce jour-là, ma décision était prise.
Le début  voyage
Mahran réfléchissait au moyen de se déplacer jusqu’en Espagne. Pour lui, c’était le pays idéal. À partir de ce jour-là, il commença à chanter dans divers endroits. Il avait des relations, plusieurs amis, qui l’aidaient à avoir des petits boulots. En 3 mois et demi il réussit à se produire dans des mariages, des bars,…
Il pensait constamment à l’idée de retourner vu qu’il avait amassé beaucoup d’argent et que sa mère serait fière de lui. Cette idée s’en alla de son esprit dès qu’il se rappelait du sentiment d’amertume qu’il avait à chaque fois qu’ils se parlaient. Un de ses amis lui conseilla un passeur qui se trouve à Gaza mais voyant le prix trop élevé pour lui, il décida tout d’abord de constituer un groupe de compagnons du voyage. Il alla dans plusieurs villes. Il était dur de trouver des volontaires.
Après quelques mois de recherche, il en trouvât 5. Le problème était désormais de trouver un moyen de transport pour aller de Gaza jusqu'au port. Ils durent se réfugier quelques jours dans le hangar d’un ami. Ce lieu était sale, en mauvais état et rempli de gravats et de rats. La nuit était insupportable pour eux : beaucoup d’entre eux, ayant de grands maux de tête se criaient dessus. Personne n’arrivait à dormir à cause des cris, de la faim et des maux de têtes. Le passeur leur ramena donc des provisions qui leur coûtèrent 60 shekels (1euro vaut environ 4,70 shekels). Après avoir apaisé leur faim, le passeur trouva un transport : une voiture. Le voyage était long et ils étaient très serrés et comme ils n’avaient rien à faire, le temps passa deux fois plus lentement.    
Le voyage
Enfin arrivés à destination, nous montons sur la barque. Le voyage est très périlleux et surtout long. Trois d’entre nous ont le mal de mer mais un seul réussit à résister et à continuer de ramer tandis que moi et un de mes compagnons, Tahlat, guettons, ayant peur des requins, des navires de marchandises,….
Une tempête se préparait, le tonnerre gronda tandis que le vent n’était pas à notre faveur. Le passeur nous proposa d’annuler ce voyage ayant peur pour son bateau à cause des vents violents. Deux d’entre nous étaient d’accord tandis que tout le reste du groupe ne l’était pas. La majorité l’emporte et le voyage continue. Nous recommençons le voyage très prudemment quand soudain, je vis la nageoire dorsale d’un requin qui ne bougeait pratiquement pas. Nous devions le contourner. La pression monta et nous donna plus de force pour ramer. Nous réussissons à nous enfuir. Malheureusement, le passeur, n’a pas ramené assez de provisions, la faim ne cessait de croître.
L’arrivée
Ils arrivent enfin à destination et ils courent à un refuge qui leurs offre de la nourriture, de l’eau et un refuge où dormir. Le tout leur coute une grande partie de ce qui restait de leurs économies. Ils se séparent et chacun va de son coté. Chacun va dans une direction.
Grâce aux ultimes économies que Mahran a caché, il a pu acheter un tambour et en jouer tout en chantant. C’était le début de sa carrière. Il ne connaissait pas vraiment la valeur de l’euro et ne faisait pas la conversion. Il devait forcément avoir plus de valeur que le Shekel. Peu importe, il en gagnait de plus en plus et c’était le signe du début de sa réussite.
Un jour, une personne qui avait l’air de venir d’une famille plutôt modeste vint vers Mahran. Il était aussi un immigré palestinien et à force de lui rendre visite et d’échanger, il finit, en six mois seulement,  par lui apprendre l’espagnol.
Le voyant chanter et prenant conscience du talent qu’il possède, il décide de l’inscrire à un concours de chant. Une fois les premières sélections terminées, le jury hésite plus d’une demi-heure et finit par le choisir. Une joie qui n’a pas de limite car enfin sa vie aller dire au revoir aux déceptions. Le prix était de 25 000 euros et de pouvoir faire un disque. Tout s’enchaine très vite ; le buzz, il continue sa carrière et son succès ne cesse de croître.
Cinq ans après, il décide d’écrire son autobiographie, texte que vous avez entre les mains et venez de finir de lire.




Ali Ikched


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