Soleil :
Jornane des rédactions
Quelques textes de ce qui s'écrit au LFPV de Meknes
dimanche 24 avril 2022
Les élèves de la cinquième évoquent la nature sous une forme régulière.
jeudi 21 avril 2022
Quand les élèves de l'option théâtre de 2nde adaptent au théâtre la nouvelle Un Mariage d'amour, de Zola. Texte 2.
Par El Hadri Zineb et Sad Narjiss 201
Salmy Malak 206
Scène 1:
Suzanne et Michel sont assis à
table, avec Jacques, un ami du mari, qu’ils ont invité déjeuner
Michel:
Suzanne, je te pris de me donner du sel, les frites en manquent cruellement, tu
ne fais pas honneur à mon pays natal, la Belgique.
Suzanne
(d’un ton agacé): Oh la la Jacques !
cela fait aujourd'hui exactement trois ans que nous sommes mariés, et tu as
toujours cette mauvaise habitude d’ajouter du sel dans tous tes plats,
n’oublies pas ce que le médecin t’as dit !
Jacques
(étonné): Quoi ! Trois années se sont
écoulées ! Le temps passe si vite…
Suzanne:
Je suis bien d’accord. Le 28 juin 2019, une journée mémorable !
Jacques
(en regardant Suzanne le sourire aux lèvres): tu étais si belle ce jour-là…
Enfin vous étiez beaux ensemble quoi.
Suzanne
(rouge d'embarras): Et si j'apporte
l’album photos, afin de pouvoir nous remémorer de bons souvenirs.
Michel:
très bonne idée.
Suzanne se lève de table, ouvre
l’armoire, et prend l’album photos, avant de rejoindre les deux hommes.
Michel
(en arrachant l’album des mains de son
épouse): laisse-moi voir, ça fait tellement de temps que je n’ai pas
regardé ces photos. Tiens, regarde Jacques, tu te souviens de cette fameuse
fête de fin d’année…
Jacques
(en lui coupant la parole): Et comment oublier! Sans cette fête, on ne se
serait peut-être jamais rencontrés.
Michel:
Chérie regarde, notre voyage de noces aux Maldives. Tout était magique, les
restaurants les pieds dans l’eau..
Suzanne:
les couchers du soleil…
Michel:
les balades nocturnes…
Jacques
(en perdant patience): bon les amoureux c’est pas tout mais je viens de me
rappeler d’un rendez-vous chez… le dentiste, c’est ça le dentiste, je suis même
un peu en retard.
Il se presse vers la porte,
accompagné de Suzanne.
Jacques
(en chuchotant): écoute Suzanne, je
vais être franc avec toi, je ne supporte plus cette situation, d'être
constamment entre vous, j’ai juste envie de pouvoir passer du bon temps avec
toi, sans avoir à nous soucier de Michel.
Suzanne:
Ne t'inquiète pas, je vais trouver une solution au plus vite afin de remédier à
ce problème, je n’aime pas te voir contrarié.
Michel:
Je l’espère.
Il sort.
Scène 2:
On sonne à la porte de la maison de
Suzanne, elle ouvre.
Suzanne
(en ne parlant pas très fort) : Oh!
Jacques je ne m’attendais pas à te voir de si bonne heure.
Jacques: Ah ma belle Suzanne que tu m’avais manqué. Je sais que je débarque chez toi un peu tôt mais je savais que Michel n’allait pas être là.
Suzanne:
En effet, il est sorti travailler il y a environ une heure.
Jacques:
Bon, arrêtons de parler de cet homme, il ne nous intéresse pas. Concentrons-nous
sur nous et puis sur notre plan qu’on doit appliquer le plus vite possible.
Suzanne:
Oui, tu as tout à fait raison. Rentre d'abord et viens t'asseoir. (silence court) Tu veux une tasse de
café?
Jacques:
Oui, merci.
Ils s’assoient tous les deux sur un
canapé en face l’un de l’autre.
Suzanne:
Bon on fait comme on a dit. Demain soir vers les coups de 8:30 nous nous
rencontrerons dans le restaurant “Le Pavillon”. Tu y seras déjà avant notre
arrivée. Puis assis à la même table que
toi, tu nous proposeras de faire une balade en barque sur la Seine.
Jacques:
Mais Suzanne n’oublie pas que ton mari à le mal de mer en plus de ne pas savoir
nager, il risquerait de refuser cette sortie.
Suzanne:
Tu as peut être raison mais essaye de le convaincre en lui disant que ce n’est
qu’une simple balade en barque, que nous serons nous trois, ensemble, et puis
que tu as l'habitude d’en faire sur la Seine.
Jacques:
Bon, j’espère que ces arguments suffiront à le convaincre afin qu’on en finisse
avec lui.
(Il prend la main à Suzanne) Nous
pourrons ensuite vivre notre histoire d’amour sans obstacles.
Suzanne:
Ah Jacques j’ai tellement hâte d’y arriver.
Jacques: Ensuite, une fois sur la barque nous essayerons de le rassurer. Nous ferons d’abord une petite balade et lorsque je m’assurerai que personne ne nous regarde je le noierai, puis nous nous jetterons dans l’eau de façon à faire chavirer la barque.
Suzanne:
Génial, ensuite tout le monde croira à un accident et les soupçons ne seront
pas orientés vers nous.
Jacques:
Ce sera juste parfait. Ah, ma belle Suzanne qu’est ce que j’ai hâte.
Suzanne:
Sache que c’est réciproque car je n’ai qu’une hâte c’est de me débarrasser de
Michel.
Jacques:
Bon Suzanne je vais y aller afin que personne ne se doute de quoi que ce soit.
(Ils marchent vers la porte de
sortie.)
Suzanne:
Au revoir Jacques, à demain. (Clin
d’oeil)
Jacques:
A demain!
Scène 3:
Le dîner est servi dans un petit restaurant à Corbeil
Jacques
(en respirant fort): Comme cet air de campagne est frais, ça change de celui de
la ville.
Suzanne:
oh que oui, j’aimerais y vivre tout le reste de ma vie, ça m'amuserait
tellement…
Michel
(en attrapant la main de Suzanne
huileuse): tu sais Suzanne, cela fait déjà quelque temps que je mets de
l’argent de côté . On pourrait s’acheter une grande maison, en bois, comme tu
en a toujours rêvé, dans une campagne aux alentours de Paris. Elle comportera
un grand jardin, avec une grande piscine, où on pourra se désaltérer pendant
les journées d’été ensoleillées. Il y aura aussi une grande cuisine, pour que
tu puisses préparer les meilleurs plats, et une grande pièce de vie. Enfin,
elle comportera cinq grandes chambres, et j’en profite pour t’annoncer que je
suis enfin prêt à avoir des enfants avec toi. J’en veux le plus tôt possible,
j'attends ce moment depuis tellement longtemps que…
Michel:
Ne sois pas ému ma chérie, j’ai conscience que je t’ai fait attendre, mais
c’est bon je suis prêt, je n’attends que ça d’avoir des enfants avec la femme
de ma vie.
Jacques
(essayant de changer de sujet): Vous
savez, je connais un ami qui a posté une photo sur son profil, lors d’une
balade sur la seine, le cadre est tellement beau. Et si nous nous levons demain
de bonne heure, et qu’on y va nous aussi, qu’en dites-vous ?
Suzanne:
Moi personnellement j’aimerais tellement, si toi Michel tu n’y vois pas
d’inconvénient bien sûr.
Michel:
Voyons Suzanne, tu sais très bien que j’ai le mal de mer, et puis je ne suis
pas très bon nageur. Cette promenade pourrait se transformer en un vrai
cauchemar pour moi.
Jacques:
Allez mon pote, je prendrai les rames et ferai en sorte d’avancer lentement,
pour ne pas te brusquer. Et puis en cas d’accident, je suis un très bon nageur,
souviens-toi de la fois où j’ai sauvé une petite fille de la noyade.
Suzanne
(en faisant à Michel les yeux doux):
Et puisqu’il prend les rames, on passera un moment en amoureux, le cadre est
idyllique. Allez dis oui !
Michel:
Je suis désolé mais je ne reviendrai pas sur ma décision.
Suzanne
(les larmes aux yeux): Je te demande
de te dévouer pour moi pour me prouver ton amour, mais encore une fois tu
refuses. Tant pis, tu feras de moi une pauvre femme malheureuse.
Michel:
Bon allez c’est d’accord, je ne peux pas supporter de te voir dans cet état
pour une simple sortie.
Jacques (le sourire aux lèvres): C’est super ça, allez rendez-vous demain à 7h, près de la Seine, afin qu’il n’y ait que très peu de gens.
Michel et Suzanne saluent Jacques, et quittent le restaurant.
Scène 4 :
Jacques et Suzanne reviennent sur
scène trempés, ils ont du mal à marcher. Suzanne est allongée par terre.
Jacques
(en pleurant): Oh Suzanne, réveille-toi,
elle tremble, elle va mourir. (En criant) Mon ami à besoin d'aide, aidez-le
s’il vous plaît !
Le lendemain. Les amants se voient
en cachette chez Jacques.
Jacques
(En chuchotant): Oh Suzanne entre.
Suzanne
(Avec un journal à la main) :
Jacques, les journaux parlent déjà de l’accident d’hier, je pense qu’ils vont
découvrir notre secret.
Jacques:
Non ne t’en fais pas pour ça. Tout laisse penser à un accident, soyons juste
très discrets et arrêtons de nous voir quelque temps, le temps que tout le
monde oublie cette histoire puis nous pourrons vivre pleinement notre histoire
sans prise de tête, loin de tout.
Suzanne:
Oui mais cette histoire commence à me faire peur et à m’angoisser.
Jacques:
Non ma chérie, il faut rester forte et ne pas se laisser aller. C’est un choix
que nous avons fait à deux, tu verras que dans quelque temps toute cette
histoire tombera dans l’oubli et nous vivrons l’histoire à laquelle nous sommes
destinés à vivre. D’ailleurs la police m’a interrogé à propos de la blessure de
Michel.
Suzanne:
Je ne suis pas sûr de tout ce que tu dis, mais qu’as-tu donc répondu à propos
de la blessure alors ?
Jacques: Je leur ai simplement expliqué qu’un clou de la barque m’avait déchiré la joue.
Suzanne:
Il y a trop d'indices, ils vont se douter de quelque chose. Je crois que pour
toi, je viens de gâcher ma vie.
Elle ouvre la porte et s’en va, en
courant.
Jacques:
Elle a peut-être raison, notre vie est sûrement foutue, nous avons ôté la vie à
un homme pour vivre notre histoire d’amour. Certes nous avons beaucoup d’amour
l’un envers l’autre mais est-ce que cela en valait la peine ? Michel était mon
ami depuis tellement longtemps j’ai tout gacher et Suzanne est-elle réellement
une bonne femme, elle a accepté de collaborer au meurtre de son propre mari
pourrait-elle le refaire avec moi ? Est-ce égoïste de notre part ? Avions-nous
eu tort ? Est-ce que cette relation durera, maintenant ? Pourrions-nous nous
reconstruire après ce drame ? Maintenant il faut qu’on soit discret et il ne
faut plus se voir pour ne pas éveiller les soupçons.
Scène 5:
Treize mois se sont écoulés. Les
deux se trouvent dans un endroit caché, à l'abri des regards à Paris.
Suzanne
(se jette dans les bras de Jacques):
Ah Jacques tu m’as tellement manqué.
Jacques:
Suzanne après plus d’un an sans nous voir, sans te voir, sans te toucher je te
retrouve et en bonne forme Dieu merci.
Suzanne:
En tout cas, nous avons respecté notre accord. Nous nous ne sommes vu que
devant les témoins et très rarement.
Jacques:
C’est vrai, heureusement car les gens étaient vraiment à l'affût avec cette
histoire étant donné qu’elle a été très médiatisée cette dernière année.
Suzanne:
Et je pense qu’on va encore devoir nous séparer un long moment. Comment te
sens-tu depuis l’accident d’ailleurs ?
Jacques:
Plutôt mal, cette histoire m’a beaucoup fait souffrir et j’ai encore des
séquelles, mais revenons aux faits. Tu sais que durant les 8 premiers jours
j’allais régulièrement à la morgue puis je me sentais mal, après ils l’ont
enterré. Durant l’enterrement c’est comme si j'éprouvais un frisson d’épouvante
en face de son corps froid, sans vie et son visage tout défiguré.
Suzanne:
Tu sais bien, cette histoire m’a traumatisé je ne suis jamais allée à la morgue
c’est comme si quelqu’un ou quelque chose m’en empêchait.
Jacques:
Depuis le jour de l'accident, l'image gonflée et grimaçante de son visage en
train de se noyer ne veut plus s'effacer de mon esprit.
Suzanne:
Oui c’est dur, des fois je regrette notre acte mais après je visualise tout ce
qu’on a encore à vivre nous deux et je me dis que c’est pour la bonne cause.
Jacques:
Je ressens constamment une peur étrange et puis je trouve qu’à chaque rencontre
entre toi et moi il y a un malaise. C’est une peine pénible et puis j’ai hâte
d’en finir avec toute cette funèbre histoire.
Suzanne:
J’espère que si un jour on se marie, notre douleur s'apaisera et qu’on goûtera
enfin à la douceur de l’amour.
Jacques:
Est ce que cela est possible? La vérité c’est que pratiquement tous les soirs
lorsque je dors je frissonne et je suis constamment réveillé par d’horribles
cauchemars.
Suzanne (avec une voix frissonnante): Mais tu
sais que pour moi aussi les nuits sont de vrais combats. J’ai constamment peur
et je n’arrive même plus à fermer l'œil. Mais ce que je dis c’est que j’ai hâte
que nous nous unissions à vie contre cette épouvante pour la vaincre.
Jacques:
Bon cette histoire nous rend fous. Continuons à nous voir très peu afin de ne
pas éveiller les soupçons et d’avoir le temps de digérer toute cette histoire.
Suzanne
(les larmes aux yeux): Oui tu as
raison!
Scène 6:
Jacques
(toquant à la porte): Ah, bonjour
Suzanne que tu m’as manqué.
Suzanne (étonnée): Je ne m’attendais pas à te
voir aujourd’hui sachant que tu m’a rendu visite à la maison 3 fois cette
semaine. C’est un comportement très inhabituel et étrange vu qu’on ne se voit
que très rarement. Durant ces 5 derniers mois on ne s’est vu que 4 fois. As-tu
une annonce à me faire ?
Jacques:
Quoi? Mais pourquoi autant de questionnement ? N'es- tu donc pas contente que
je vienne te voir ?
Suzanne
(en l’enlaçant dans ses bras): Mais
tes visites me rendent extrêmement heureuse. Cela me semble simplement un peu
étrange qu’on se voit aussi souvent. Je crois que je n’est simplement pas
l’habitude et puis avec toutes ces épreuves qu’on traverse.
Jacques:
Pour tout te dire j’ai pensé à quelque chose. Pour essayer d'arranger notre
situation délicate.
Suzanne:
Je pense qu’avec le temps tout s'apaisera.
Jacques:
Mais moi je pense que nous avons assez perdu de temps comme ça et qu’il serait
mieux pour nous de nous marier.
Suzanne
(Choquée, abasourdie, émerveillée): Je…Je…Je
dis oui.
Jacques
(en s’embrassant): C’est génial.
J'espère que tout redeviendra comme il y a longtemps, lorsqu’on était avec
Michel.
Suzanne:
Arrête de me parler de lui, je sais qu’on regrette et qu’on s’en veut mais il
faut avancer. Commençons donc par organiser une fête pour nous unir et invitons
donc nos amis.
Scène 7:
Jacques et Suzanne sont seuls dans
la chambre nuptiale, assis devant un feu clair qui éclairait la pièce de larges
clartés jaunes. Malgré que la pièce soit chauffée, l’ambiance était glaciale.
Jacques:
Cette soirée fut une réussite, on n’a bien fait d’inviter qu’un nombre limité
de personne, je ne sais pas ce que s’en est pour toi mais personnellement ça
m’a fait me sentir moins coupable.
Suzanne
(fixant la flamme d’un regard pensif):
oui c’est ça…
Jacques:
Tu sais je suis très heureux de passer cette nuit à tes côtés, c’est notre
première en tant que mariés, mais c’est loin d'être la dernière… Ma petite
femme (lui tendant sa joue avec la
morsure) je ferais tout pour recevoir un baisé de ta part.
Suzanne
(répugnée): Mon dieu éloigne moi
cette joue, elle me rappelle tellement de mauvais souvenirs. Je te l’ai dit
tellement de fois, tant que tu auras cette cicatrice en pleine figure, n’espère
pas le moindre baisé de ma part. Bon cette journée riche en émotion m’a
épuisée, je vais me coucher.
Ils se sont endormis, chacun de leur
côté.
Scène 8:
Ils sont chez eux à la maison, car
ils habitent ensemble mais c’est un calvaire, Michel les hante jour et nuit.
Ils sont assis sur leur canapé.
Jacques
(il baille): Ah je suis vraiment exténué allons dormir il est déjà 23 heures et
demi.
Suzanne:
Je n’ai pas trop sommeil mais allons dormir pour être en forme pour demain
matin.
Ils dorment toute la nuit puis
rentrent sur scène.
Jacques (s’assoit sur le canapé, très fatigué): Encore.
Une fois de plus. Une nuit désastreuse.
Suzanne
(vient s'asseoir à côté de son mari):
J’ai encore rêvé de lui!
Jacques:
Il s’est vraiment passé des choses presque paranormales.
Suzanne:
A un moment de la nuit je ne bougeais plus j’étais tétaniser, en fait je
sentais un corps entre nous, puis je me retourne et je vois Michel. Il me
fixait droit dans les yeux.
Jacques:
Oui, à un moment je sentais aussi un cadavre à côté de nous.
Suzanne
(qui se lève): Il nous hante, il est
en permanence avec nous, je ne supporte plus cette vie, il l'a rend infernale.
On ne peut même pas vivre à 2 en paix.
Jacques:
Il y a bientôt une semaine j’avais même entendu sa voix dans la cuisine.
Suzanne:
Tu n’as pas remarqué qu’on ne peut même plus s’embrasser, c’est comme si nos
lèvres devenaient froides d’un coup.
Jacques:
Comme si la mort se plaçait entre nos lèvres.
Suzanne
(en pleurant): Cette vie devient insupportable, on n’arrive même plus à
s’aimer.
Ils se
serrent l’un contre l’autre, avec tant de désespoir. Ils paraissaient perdus.
Scène 9:
Jacques et Suzanne sont tous les
deux assis sur deux chaises en se tournant le dos, et font un aparté au public
chacun leur tour.
Jacques:
Il me vient souvent à l’esprit que si Suzanne ne m’avait pas poussé à le faire,
je n’aurais jamais pu toucher ne serait-ce qu’un cheveux de mon ami que
j'appréciais tant…
Suzanne:
Et encore hier je lui ai répondu que c’était faux et qu’il était le seul
coupable.
Jacques:
J’en ai marre de devoir la supplier de ne pas me balancer à chaque menace.
Suzanne:
Marre qu’il me suive à chaque sortie…
Jacques:
Je veux mettre fin à ce cauchemar.
Suzanne:
Demain, je vais d'abord lui proposer un thé afin de discuter de la situation
qui nous empêche de vivre…
Jacques:
…Je verserai ensuite quelques gouttes de poison, que j’aurai acheté au
préalable, dans l’un des verres…
Suzanne:
…Je lui servirai enfin le verre en question, et hop le tour est joué. Je
n'aurai plus besoin de supporter la moindre proximité avec cette joue qui me
rappelle tant M..M..Michel.
Ils se lèvent tous les deux et
quittent la pièce.
Scène 10:
Jacques, étant en train de lire un roman,
Suzanne le rejoint.
Suzanne:
La nuit dernière, ne pouvant pas m’endormir comme toutes les précédentes, j’ai
longuement réfléchi et je pense qu’on devrait avoir une petite discussion.
Attends-moi ici, j’ai préparé du thé, je vais donc le chercher. Elle sort et revient avec deux tasses de
thé, les mains tremblantes.
Jacques:
Merci ma chère. Pourrais-tu me chercher un peu de sucre ?
Suzanne:
Mais voyons Jacques, n’oublie pas que tu es diabétique. Bois donc ton thé avant
qu’il ne refroidisse.
Jacques:
Oui mais j’ai besoin de sucre en ce moment-même.
Suzanne:
Bon d’accord, j’y vais.
Elle quitte la pièce, et Jacques en
profite pour lui verser des gouttes de poison dans son verre. Elle revient et
le surprit en pleine action.
Suzanne:
Mon dieu, Jacques, que verses-tu dans mon verre ?!
Jacques
(en tremblant): Je… Je suis désolé.
Suzanne:
Bon je dois t’avouer que je ne suis pas la victime dans l'histoire. J’ai eu la
même idée, et je regrette, mais je te déconseille de boire de ton thé.
Jacques:
Je serai mal placé pour t'en vouloir de quoi que ce soit, je comprends ta
situation, je ressens la même chose.
Suzanne:
Si tu savais comment tu me soulage.
Jacques:
J’aimerai mettre fin à ces souffrances, et la seule manière d’y parvenir est de
passer à l’acte. Alors si tu es d’accord, je te propose de mettre fin à ces
douleurs qu’on s’est créé nous-mêmes.
Suzanne:
Oui, buvons ce thé bien chauds pour la dernière fois.
Ils se prennent dans les bras et
s'endorment à tout jamais.